Pâtes autodurcissantes et empreintes créatives

Un vase réalisé avec la pâte Fimo Air enroulée autour d’un bocal en verre de cornichons et décoré d’empreintes de coquillages.

Des tampons en silicone utilisés pour le journaling prêtent leurs jolis motifs pour des empreintes délicates.

Jeune ado, je m’étais prise de passion pour la poterie. Chaque semaine, je me rendais à mon atelier où je modelais toutes sortes d’objets en porcelaine ou en argile, que je recouvrais ensuite d’émaux avant le passage au four. Hélas, aucune de mes créations n’a survécu au rouleau du temps mais l’amour de la terre et des jolies choses en céramique ne m’a jamais quittée. C’est pourquoi, en attendant de remettre tout à fait les mains dans l’argile, je me tourne vers la pâte autodurcissante. J’apprivoise doucement ce matériel formidable que j’aime beaucoup. Il nécessite peu d’outils et permet de se passer de l’étape de cuisson. Il offre des possibilités créatives infinies pour arriver à de très jolis résultats. Bref, sa simplicité conjuguée à sa facilité d’utilisation m’a complètement conquise. Dans ce post, je me penche donc sur les différents types de pâte autodurcissante que j’ai expérimentés et les possibilités d’empreintes.

Attention, je ne suis pas céramiste professionnelle mais simplement passionnée. Je souhaite humblement partager mon expérience dans le domaine du modelage. Je mettrai à jour cet article au fur et à mesure de mes progrès.

Une simple petite graine peut donner naissance à des empreintes surprenantes.

Pâtes polymères et argiles autodurcissantes

On trouve tant de pâtes différentes dans le commerce qu’il est parfois difficile de s’y retrouver.

Tout d’abord, il ne faut pas confondre les pâtes polymères et les pâtes à base d’argile ou d’éléments naturels. Les pâtes polymères se présentent sous différents coloris et différentes marques (Fimo, Wepam, Cernit…). Elles sont fabriquées à partir de plastifiants (entre autres), d’où leur solidité et résistance après séchage.

Fimo, un des leaders de la pâte polymère, a lancé sur le marché la pâte Fimo Air. Elle est composée à 95% de substances naturelles et grâce aux fibres de cellulose qu'elle contient, son aspect final se rapproche de l'argile. J’en déduis donc qu’elle ne peut être classée parmi les pâtes polymères. J’avoue avoir un petit faible pour cette pâte, sa souplesse, sa douceur, sa blancheur et sa facilité d’utilisation. Elle ne colle pas aux doigts. Elle peut être teintée avec de la peinture acrylique. Après séchage, on peut la percer, poncer, peindre et vernir et elle reste solide.

Je n’ai en revanche pas encore testé la Wepam, marque française.

Côté argile, on trouve également différentes marques comme DAS ou Plastiroc, parmi les plus connues. Toutes les grandes surfaces vendent des pâtes autodurcissantes blanches, grises ou rouges en rayon loisirs créatifs. Søstrene Grene distribue sa propre pâte en blanc et terracota et l’enseigne Action en gris effet Stone. Contrairement aux pâtes polymères, l’argile autodurcissante, composée en général à 90% ou plus d’argile naturelle additionnée de composants synthétiques, offre un joli aspect de terre. Elle est plus tendre, souple et malléable, se modèle et corrige facilement et permet la réalisation d’objets plus grands comme des vases, bols ou assiettes. Son avantage par rapport à l’argile avec cuisson est qu’elle sèche presque sans fissures. J’ai expérimenté plusieurs marques, sans préférence particulière. Cela dépendra de votre budget, du colori choisi et de ce que vous comptez en faire. Il vous faudra donc expérimenter un peu.

Un projet pour réaliser un bijou de porte avec la pâte effet stone et de la dentelle en plastique. Pâte effet stone Action. Empreinte : chute de dentelle en plastique provenant d’un chemin de table.

Empreintes créatives

La pâte autodurcissante offre une multitude de possibilités d’empreintes. Quelques conseils : imprimez toujours sur une pâte non humidifiée et assez épaisse. Posez le matériel à imprimer sur la pâte et passez le rouleau à pâtisserie pour enfoncer l’empreinte ou utilisez vos mains. Retirez le matériel. N’hésitez pas à expérimenter.

Voici une liste non exhaustive d’idées :
-de la dentelle pour réaliser des coupelles, des bijoux de mur, des suspensions (vous pourrez chiner des napperons ou des rubans de dentelle à Emmaüs, ou vous procurer un chemin de dentelle en plastique à Action par exemple)
-des tampons à motifs permettent de faire des coupelles, des suspensions pour Noël, des mobiles délicats
-des tampons lettres (attention, il existe différentes tailles et types)
-des rouleaux à empreintes (on les utilise en pâtisserie)
-des éléments naturels : coquillages, fleurs, feuilles, pommes de pin, graines…
-des matériaux recyclés comme du carton ondulé ou un filet de fruit
-des objets : boutons vintage, boucles d’oreilles, perles, capuchons de stylo permettent de réaliser des éléments décoratifs à utiliser comme broche ou pour pimper un vase ou une boîte
-un peigne permet de réaliser une jolie rangée de pointillés

Pour nettoyer les objets ayant servi à l’impression après utilisation, utilisez une vieille brosse à dents avec un peu d’eau savonneuse.

L’avantage de la pâte autodurcissante est qu’elle fissure peu. Son taux de retrait (c’est-à-dire sa rétraction après séchage et évaporation de l’eau) est beaucoup plus faible que celui de l’argile classique. On peut donc recouvrir des bocaux et des pots en verre avec quelques précautions.
Ici, un pot de yaourt en verre se métamorphose en petit vase imprimé de fleurs. Pâte : Fimo Air. Empreinte : tampon silicone fleurs. Finition : peinture acrylique blanche et vernis gloss.

Des coupelles imprimées de messages. Pâte blanche Sostrene Grene. Empreinte : mini tampon lettres

Les coupelles sont ensuite peintes avec une laque effet porcelaine.

Des tampons aux motifs de sapin et pomme de pin permettent de réaliser de jolies suspensions de Noël. Pâte blanche Sostrene Grene.

Collection de boutons vintage.

Les boutons offrent des empreintes très intéressantes.

La pupille de l'œil de protection a été réalisée à l'aide d'une paillette de feuille d'or incrustée dans l'empreinte d'un bouton vintage. 

Un soliflore  décoré de motifs aux empreintes de coquillages.

Une palette de peinture aux empreintes coquillages.

Finitions

La pâte autodurcissante se ponce, peint et vernit très facilement.

Une fois vos créations terminées, poncées, brossées, vous aurez plusieurs choix :
-les garder nature sans vernis ni peinture,
-les vernir. Selon le résultat désiré vous pourrez opter pour un vernis mat ou glossy. Le vernis a l’avantage de protéger vos créations. Il existe aussi des vernis glassificateurs (c’est-à-dire plus brillants et adhérents que les vernis classiques), spécial contact alimentaire, imperméabilisants… Je vous conseille de tester toujours votre vernis avant de couvrir totalement votre pièce. Certains ont tendance à jaunir la pâte.
-les peindre et vernir. Le choix de la peinture dépendra de la pâte utilisée et de sa porosité. N’hésitez pas à commencer par appliquer une première couche de gesso*, si vous en avez, pour apprêter la surface et atténuer sa porosité avant sa mise en peinture. Vous pouvez peindre vos pièces avec de l’aquarelle, de l’acrylique et de la laque. Deux couches sont souvent nécessaires.

*Le gesso est un enduit ou une sous-couche, qui ressemble à de la peinture blanche mais est également composé de polymère et latex ce qui permet d’atténuer la porosité de l’argile.

Une petite astuce pour conserver vos restes de pâte autodurcissante

Vous pouvez conserver vos restes de pâte autodurcissante dans leur emballage mais à défaut, le papier bruissant ou cristal (l’emballage plastique transparent qui entoure les bouquets de fleurs) est également idéal. Emballez bien vos chutes de pâtes et fermez avec un bout de scotch ou de fil de jute. Gardez au sec, dans un placard. Méthode testée et approuvée sur plusieurs mois avec trois types de pâtes.

Alors la prochaine fois que vous achetez des fleurs 🌸, vendues sous cet emballage, conservez-le. Tout se garde !

Je conserve mes restes de pâtes dans des chutes de papier bruissant.

Un DIY pour transformer un bocal de cornichons en vase avec de l’argile auto-durcissante et des coquillages

Ici j’ai peint mon vase avec de la peinture acrylique blanche puis je l’ai verni en mat.

Un suspension phases de la lune réalisée avec la pâte blanche autodurcissante de l’enseigne Sostrene Grene et des tampons en silicone à motifs de fleurs. J’ai gardé la pâte brute car je la trouve très belle une fois sèche.

Un galet réalisé avec la pâte effet Stone d’Action puis imprimé de messages avec des tampons mini lettres en caoutchouc.

Expérimentations peinture dorée et vernis. En haut, j’ai utilisé une peinture laque dorée effet nacre. En bas, seul le galet de gauche est vernis. La couche de vernis permet de protéger la pièce mais on perd le côté naturel de la pâte.

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